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Les petits et les grands Zèbres

 

 

Avant propos 


C’est la psychologue Jeanne Siaud-Facchin qui a la première utilisé le terme de « Zèbres ». Pourquoi Zèbres ? Un zèbre est un cheval différent, et parmi les zèbres, aucun n’a les mêmes rayures ! Cette image est donc utilisée pour les enfants « précoces » ou « à haut potentiel », ou 

« surdoués », qui sont des enfants particuliers par rapport à une norme et qui peuvent être très différents les uns des autres en termes de comportements.  


Parmi ces jeunes zèbres, certains fonctionnent de manière « homogène » et d'autres fonctionnent de manière « hétérogène ». L’homogénéité correspond à une sphère intellectuelle en phase avec la sphère émotionnelle, mais aussi à des compétences relativement équivalentes dans les différents domaines évalués par le test de quotient intellectuel (le WISC V pour les enfants ou le WAIS pour les adultes).   


L’hétérogénéité correspond à des capacités intellectuelles en décalage avec l’émotionnel (l’enfant comprend alors des choses qu’il n’est pas en mesure de gérer émotionnellement). Cela signifie aussi des décalages entre les différentes compétences évaluées : il sera peut-être très doué en compréhension verbale mais aura des résultats très en deçà pour le visuo-spatial, etc. Il n’est pas rare que cette hétérogénéité provoque du mal-être.

 

Sont parfois (comme dans la population neurotypique) associés des troubles « dys », comme la dyslexie, la dyscalculie, la dysgraphie, etc. Ces troubles créent des difficultés tant au niveau de l’estime de soi que des apprentissages. Ils sont à prendre en charge par des professionnels de santé afin que l’enfant les dépasse et apprenne à faire avec.  


Il existe un grand nombre de Zèbres qui vont bien ! Ceux-là n’auront probablement jamais besoin des services d’un(e) psychologue, et tant mieux. Quand on entend parler du phénomène de mal-être des enfants/adultes à hauts potentiels, il faut faire attention à ne pas généraliser. Certains ne vont pas bien, c'est vrai, mais statistiquement on retrouve une meilleure capacité à faire face à la vie en comparaison avec la population "neurotypique". 

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D’autres sont déscolarisés, en phobie scolaire, souffrent de troubles anxieux, de dépression, et auront besoin d’aide psychologique. Ils arriveront à reprendre confiance dans un environnement bienveillant et empathique, qui les comprendra dans leur singularité.

Mais comment les aider à aller mieux, comment éviter l’expérience de la dépression, de la déscolarisation pour phobie scolaire?

Le but n’est pas ici de critiquer la déscolarisation, car elle peut se révéler une réelle soupape dans certains contextes, et une solution d’urgence face à un mal-être trop important. Mais elle ne peut pas être la seule solution proposée, et il est urgent de créer des aides avant d’en arriver là. 


Le but de mon intervention sera de les aider à découvrir qui ils sont, et de leur proposer des outils qu’ils pourront s’approprier pour aller mieux.  

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1/ Se (re) connecter au corps par l’Hypnose thérapeutique. 


Les enfants/adolescents Zèbres sont caractérisés entre-autre par une activité intellectuelle intense, que beaucoup d’entre eux décrivent comme « impossible à mettre sur pause ». 


Le fonctionnement en arborescence, qui illustre cette activité neurologique intense et continuelle, a pour effet de centrer la vie de ces jeunes sur l’intellect et de créer un moindre investissement de la relation au corps. On ne « peut pas être partout » ! 

 
Le sommeil est souvent compliqué : les pensées, inquiétudes, cauchemars, somnambulismes ne sont jamais loin. Parfois ils cumulent d’autres particularités comme les « dys », accentuant cette relation au corps difficile. Et puis ce sont des adolescents, et comme tous les adolescents, ils entament une relation au corps faite d’apprivoisements… 


L’existence parfois d'une hypersensibilité émotionnelle et sensorielle, mais aussi la dys-synchronie entre développement intellectuel et sphère affective, ou encore la peur de l’échec vont venir créer une inhibition pour certains mal dans leur peau, qui se sentent isolés.  


D’autres se servent de leur corps pour manifester leur mal-être : agitation, perturbation de l’environnement, provocation, addiction… Ce sont des comportements qui tentent d’amener un soulagement par la décharge physique, mais là encore le rapport au corps n’est pas serein.  


L’approche par l’Hypnose thérapeutique est une proposition de rencontre positive avec le corps : on réinvestit doucement les sensations, nous sommes dans l’ici et maintenant, on observe ce qui s’y passe… C’est une proposition de pause, où le conscient est mis en veille (autant que possible !) et où l’ado va découvrir les potentialités positives de son corps. 


Il y a un intérêt plus particulier à travailler avec cet outil. Ces enfants vont découvrir comme ils peuvent être doués en Hypnose et jouer sur des sensations telles que :  
- Augmenter ou diminuer une sensation (oppression/liberté, chaleur/fraîcheur, crispation/détente, etc). Adoucir certaines sensations désagréables dues à l’hypersensibilité, l’hyperesthésie.  
- Ancrer un « lieu sécure » afin de faire face à des situations de stress ou angoisse. Se projeter dans des situations légèrement désagréables et trouver des ressources pour les dépasser…  afin de pouvoir gérer ensuite les situations plus intenses. 
- Développer l’imagerie mentale de façon dirigée et contrôlée : savoir ranger les pensées dans des tiroirs, se créer une bulle de tranquillité, etc. 
- Faire avec les émotions débordantes : mettre des sensations corporelles sur les émotions, puis les modifier, les apaiser, les transformer… 
- Apprivoiser le sommeil, une sacrée histoire : développer l'état somatique et psychique propice au sommeil... Cela peut être trouver "la" technique propre à chacun : besoin d'un rythme, d'un bruit, d'une sensation... 


Se reconnecter au corps par l’Hypnose thérapeutique peut s’effectuer en tous petits groupes (3-4) ou en individuel.  
Et comme il est possible d’être un adulte Zèbre qui se découvre « sur le tard », les adultes sont bienvenus au cabinet ! 
 

2/ le travail de soutien et de psychothérapie  


Une grande part de jeunes Zèbres dirigés en consultation a traversé l’épreuve du mal-être qui a conduit à une ou plusieurs rupture(s) : rupture de la confiance en soi, rupture avec l’école, rupture au sein d’une cellule familiale épuisée, rupture avec les amis jusque-là difficilement préservés... Proposer un espace d’écoute bienveillante, sans crainte du jugement ou de l’incompréhension, accueillir les problématiques et les souhaits d’évolution, puis proposer un espace de renforcement de l’estime de soi, de réflexion sur le rapport à soi et aux autres, restera une étape indispensable pour ces jeunes en quête de mieux-être.  
 
3/ Proposer un temps de réflexion pour les parents/fratrie 


Etre parents ou frère/sœur d’un zèbre est une grande richesse, mais peut aussi se révéler un véritable challenge !  
Certains parents ressentent le besoin d’être accompagnés, éclairés, de discuter de sujets particuliers qui les interpellent. Ils trouveront en consultation un cadre permettant de mettre à plat ce qui les inquiète ou les interroge pour ensuite être plus zen dans leur rôle de parent.   

 


                                     Mme Graff-Guitton Julie Psychologue clinicienne


                                           Intervenante Association « de A à Zèbres »

                                  pour adolescents à hauts potentiels en phobie scolaire                      

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