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L'intégration neuro-émotionnelle et la reprogrammation des traumatismes

L’EXPERIENCE TRAUMATIQUE ET SES CONSEQUENCES : 

 

Lorsqu'on subit une expérience traumatisante au cours de notre vie, il y a plusieurs façons d'y réagir pour survivre. Je les résume très grossièrement :

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- on se "sur-active" : le pouls accélère sous l'inondation d'adrénaline, les sens sont aiguisés, on respire plus fort, on transpire, on attaque ou on s'enfuit quand c'est possible... Les capacités physiques dans ces moments sont étonnantes car elles sont comme élargies : on est capable de faire des choses impossibles habituellement, sur un court terme. Soit ces réactions permettent de se mettre à l'abri, soit elles n'aboutissent pas. Cette suractivation n'empêche pas la survenue du traumatisme, elle est juste une façon de réagir, un réflexe naturel du corps. 

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- on fait "le mort": ce qui correspond à une réponse physiologique comme l'évanouissement. Certains cas plus poussés sont heureusement rares : arrêt cardiaque...

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- on se dissocie : une partie de notre conscience s'échappe, et se déconnecte de l'expérience en cours. C'est ce qui explique le peu de réaction lors d'une agression par exemple, puisque la personne est déconnectée. Cette déconnexion est salutaire sur le court terme puisqu'elle permet la survie psychique, mais force est de constater qu'elle a des conséquences importantes voire dramatiques sur le long terme.

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Une partie de nous étant restée en "pause" sur l'événement traumatique, la vie continue sans cette partie en quelques sortes. Pourtant, elle se manifeste régulièrement : par des flash-back (images mentales qui font revivre la scène), par des cauchemars, par des conduites d'évitement (on évite les situations qui ont des traits communs avec la scène). On peut souffrir de troubles du sommeil, de pensées qui s'imposent à l'esprit et qui deviennent incontrôlables. Les émotions peuvent devenir difficiles à ressentir, ou à contrôler. Nous pouvons vivre en état constant d'hyper vigilance... 

Des difficultés de concentration, de réflexion apparaissent souvent... La dépression se profile. On dit alors que nous subissons un "stress post-traumatique" ou SPT. 

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Vivre en état de SPT et subir quotidiennement ce type de conséquences aboutit à des troubles du comportement : recours à des conduites extrêmes afin de libérer de l'adrénaline, addiction pour oublier et anesthésier, sans oublier que la dissociation a des répercussions sur le corps : perception moindre des sensations (douleur, faim, besoins vitaux...), attaque du corps pour se sentir "vivant" et ré-associé : scarifications, anorexie, boulimie... Cela donne l'illusion de contrôler. 

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QUE FAIRE ? 

 

La verbalisation de l'expérience traumatique n'est pas suffisante pour dépasser le traumatisme, elle peut même participer à son aggravation. Le cerveau a déjà la capacité de traiter les informations de différents types, c'est un processus qui a lieu durant le sommeil. Mais face à des événements particulièrement chargés émotionnellement, cette capacité est dépassée et le traitement ne peut se faire de manière satisfaisante. L'objectif de stratégies telles que l'intégration neuro-émotionnelle (ou EMDR) est donc de venir en support de cette capacité naturelle afin d'éliminer les émotions parasites et pouvoir se souvenir de l'événement sans que celui-ci ait de répercussions dans le présent. Je précise que cela concerne les petits traumatismes comme les grands. Les personnes hypersensibles par exemple, peuvent relever de cette indication pour avoir vécu des événements qui pourraient apparaitre comme "légers" pour d'autres mais qu'elles ressentent vivement et qui font trace. 

 

L'intégration neuro-émotionnelle par les mouvements alternatifs (oculaires, auditifs, kinesthésiques) est une stratégie de traitement de l'information qui permet de réguler des traumatismes, petits ou grands. 

Elle consiste en une série d'étapes très protocolisée : 

- apprendre à se mettre en position de sécurité (apprentissage du lieu sûr, de techniques de relaxation, d'ancrage)

- aller chercher la situation qui perturbe profondément encore à l'heure actuelle

- définir les pensées négatives qui en découlent

- définir les pensées positives que nous aimerions y trouver à la place

- traiter par les mouvements alternatifs afin de désensibiliser

- installer la croyance positive de remplacement 

- scanner le corps à la recherche de tensions résiduelles s'il en reste, les travailler dans ce cas.

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Cette technique a été soumise à de nombreuses études randomisées*, et elle est recommandée par l'OMS pour le traitement des traumatismes. 

* voici un lien qui date un peu (2014) mais qui évoque d'autres études et qui donne des pistes de biblio : 

http://www.efpe.fr/assets/evaluation-scientifique-de-la-psychotherapie-emdr-nov2014.pdf

*un autre lien intéressant : 

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0013700616000440

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